Coup de coeur

Jules et le renard

Auteur / Autrice

Joe Todd-Stanton

Illustrateur / Illustratrice

Joe Todd-Stanton

Éditions

l'école des loisirs

ISBN

978-2-211-30256-2

  • Développer le discours
  • Inférer
  • Nommer et catégoriser
  • Prononcer des sons
  • S’éveiller à l’écrit
  • Fricatives
  • Inférences complexes
  • Inférences simples
  • Langage littéraire
  • Liquides
  • Raconter
  • Vocabulaire des substantifs
  • Causalité
  • ch/ge
  • Émotions / intentions
  • Les animaux
  • Lieux
  • Personnes
  • Prédictions
  • R
  • Résolution de problème
  • Structures narratives
  • de la forêt
  • Grammaire classique du récit
  • Linéaire

Une fable contemporaine qui réchauffe même les coeurs solitaires

Jules est une petite souris qui, pour assurer sa survie, s’est accoutumée avec le temps d’une vie solitaire. Et il s’y sent plutôt bien. Or, un jour, un renard rusé et malicieux s’approche de chez Jules à pas feutrés, se jette sur sa fenêtre, passe au travers…et reste ainsi coincé, la tête dans la maison de la souris, les fesses à l’extérieur. Le renard, bien mal pris, demande à Jules de l’aider et, comme ce dernier ne souhaite pas s’encombrer plus longtemps de la présence du goupil dans sa demeure, il accepte de lui venir en aide. À l’heure du souper, après quelques tentatives demeurées vaines, Jules finit par avoir pitié de son assaillant et lui propose de partager son repas avec lui. Le renard s’aperçoit alors qu’il est tout compte fait beaucoup plus agréable de manger avec Jules que de manger Jules, tandis que la souris, elle, trouve qu’avoir un invité, parfois, ce n’est finalement pas mal du tout. De là naîtra donc une amitié autrement improbable entre une souris et un renard…renard qui, une fois qu’il sera libéré grâce à Jules, saura bien user de sa ruse pour retourner dignement l’ascenseur à son nouvel ami.

On le déguste pour:

  • ses MA-GNI-FIQUES illustrations! Les lignes, qui ont un petit côté rétro me rappelant mes propres livres d’enfance, les couleurs contrastées dont celles, plus orangées, qui évoquent la chaleur d’une chaumière accueillante, les si jolis détails composant la décoration du terrier de Jules. Tout est un délice pour les yeux! Et c’est sans parler de l’utilisation efficace des deuxième et troisième de couverture, sur lesquelles on retrouve une vue en coupe de l’univers de Jules, avec tous ces personnages qu’il tente d’éviter au quotidien pour assurer sa survie. Les deux semblent à priori identiques, mais le bonheur, c’est d’en comparer les quelques détails qui ont changé une fois le récit terminé. L’auteur-illustrateur alterne enfin de manière judicieuse entre double pages, plans séquencés, découpages de type B.D., vignettes, et pages plus classiques où le texte se superpose à l’image.
  • les textures des première et quatrième de couverture: Quand j’étais petite, c’était le genre de détails qui me faisaient chérir un livre plus qu’un autre. Dans le cas qui nous intéresse, la couverture rigide présente une texture similaire à celle de la toile d’art, à laquelle s’ajoutent de fins détails lisses et doux, pareils au fini du médaillon qu’on retrouve en 4e de couverture et sur lequel les petits doigts se plaisent à passer doucement.
  • le ton de l’histoire et le caractère moins conventionnel de celle-ci: Les phrases sont simples, mais toujours joliment tournées et souvent plus profondes qu’elles n’en paraissent (bravo, également, au travail de la traductrice, Isabelle Reinharez). Les personnages, eux, ne sont pas unidimensionnels et n’agissent pas toujours comme on s’y attend dans les contes pour enfants. L’amitié, enfin, cohabite harmonieusement avec le besoin individuel de solitude.

Un excellent apport pour stimuler les compétences langagières suivantes:

  • Le discours narratif et l’exposition à la grammaire classique du récit:
    • Il s’agit d’une histoire à la chronologie linéaire qui expose une mise en contexte claire (quand, qui, où), un problème, une solution à celui-ci, puis un semblant de retour au calme initial. Ce qui est intéressant, ici, c’est qu’un second problème surgit alors de manière inattendue et qu’il sera à son tour résolu, mais grâce, cette fois, à l’amitié inespérée qui a su émerger de la première situation conflictuelle.
  • La production d’inférences complexes:
    • Bien que plusieurs illustrations de l’album partagent un rapport de redondance avec le texte, c’est-à-dire qu’on retrouve en image ce qui est raconté dans le texte, quelques pages du livre offrent de bons rapports de complémentarité texte/image, en ce sens où tout n’est alors pas dit dans les mots et l’enfant doit se servir de l’illustration pour compléter l’information. Il doit donc faire le pont entre les deux sources d’informations et ainsi inférer ce qui est sous-entendu par leur mise en relation.
    • L’histoire elle-même est une mine d’or pour entraîner le tout-petit à faire des inférences plus ou moins complexes: intentions des personnages, causes, anticipation, pont avec ses connaissances sur le monde, notamment en lien avec le règne animal, sur les rapports prédateur/proie que certains animaux entretiennent, etc.
    • L’auteur joue également avec la redondance de certaines séquences d’actions pour permettre à l’enfant de comparer, d’anticiper…et de parfois se tromper au profit d’une chute inattendue d’autant plus savoureuse.
  • Le vocabulaire des animaux de la forêt:
    • Bien qu’ils n’occupent pas un rôle central dans l’histoire, on y découvre les blaireaux, taupes, lapins, hérissons et marmottes, ces animaux qui vivent dans des terriers et se déplacent dans de nombreuses galeries souterraines. La page de garde, qui offre une vue en coupe de leur habitat, est un parfait point de départ pour présenter ces bêtes de la forêt qui, pour certaines, demeurent souvent plus méconnues que les classiques loup, ours, écureuil et, bien sûr, renard.
  • Le vocabulaire littéraire:
    • Le vocabulaire descriptif associé aux prédateurs est intéressant à explorer: vorace, rusé, malicieux. Certains verbes utilisés proviennent également d’un vocabulaire plus soutenu que ce qui est régulièrement entendu et utilisé par les enfants: glapir, agripper, bavarder.
  • La production de sons:
    • Le son /ge/ en position initiale de mot, par le prénom Jules, qui revient régulièrement
    • Le son /R/ en position initiale de mot, grâce au personnage du renard, également fréquent

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Pour se le procurer

Julie Marcotte

Rédactrice

Julie Marcotte

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