Coup de coeur

La chenille qui fait des trous

Auteur / Autrice

Eric Carle

Illustrateur / Illustratrice

Eric Carle

Éditions

Mijade

ISBN

978-2-87142-753-7

  • Comprendre et exécuter
  • Compter et dénombrer
  • Construire des phrases
  • Développer le discours
  • Inférer
  • Jouer et explorer
  • Nommer et catégoriser
  • Prononcer des sons
  • Questionner et répondre
  • Temps de verbe
  • Concepts de base
  • Dénombrer
  • Éléments grammaticaux
  • Fricatives
  • Groupes consonantiques
  • Inférences simples
  • Mots-questions
  • Pour manipuler
  • Présent
  • Raconter
  • Types de phrases
  • Vocabulaire des substantifs
  • Articles
  • ch/ge
  • Combien
  • f/v
  • Grosseur / grandeur
  • Groupes consonantiques avec /R/
  • Les aliments
  • Les couleurs
  • Phrases simples
  • Prédictions simples
  • Pronoms personnels
  • Quantité
  • Structures narratives
  • Définis
  • Elle
  • Grammaire classique du récit
  • Indéfinis
  • kr/gr
  • Répétitive
  • tr/dr

Voici un classique incontournable de la littérature jeunesse, paru pour la première fois en 1969 et pourtant toujours au goût du jour.

Un beau dimanche matin, une minuscule chenille sort de son oeuf et elle a faim. Très faim. Elle passera toute une semaine à se remplir la panse – tantôt de fruits, tantôt de friandises – jusqu’à ce que, une fois bien grosse et grasse, elle se construise un cocon, s’y blottisse, et en ressorte, 2 semaines plus tard, sous les traits magnifiques d’un papillon.

On le déguste pour:

  • les illustrations uniques que conçoit l’auteur à partir d’une technique de collage dont les morceaux de papier ont préalablement été peints puis découpés grossièrement. En résultent des images aux couleurs vibrantes qui se détachent du fond blanc des pages, des formes aux lignes brisées qui révèlent les coups de ciseaux de l’artiste et qui évoquent le caractère un peu brut d’un bricolage d’enfant.
  • le format panoramique de ses pages tout-carton, permettant le déploiement de certaines illustrations sur l’ensemble de la double-page et ravissant ainsi davantage les yeux.
  • les pages de longueurs différentes et, surtout, les trous qui s’y trouvent, littéralement! Au fil des jours, la chenille ne cesse de s’empiffrer davantage, laissant de (véritables) trous dans les aliments dont elle s’est régalée et qu’elle abandonne derrière elle, ce qui apporte un caractère plus ludique et interactif à la lecture. Il est intéressant, d’ailleurs, d’expliciter le lien avec les nombreux petits cercles multicolores que l’on retrouve sur la page de garde du livre. On peut effectivement, dans un premier temps, souligner leur présence à l’enfant lors d’une première lecture et lui demander s’il a une idée de ce que ça peut bien représenter, puis, en fin de lecture, revenir à la page de garde et lui demander si, maintenant, il comprend ce que constituent tous ces petits cercles – qui sont, bien entendu, toutes ces bouchées prises par la chenille au fil de l’histoire.
  • la simplicité de l’histoire et sa structure répétitive. Le récit, ici, agit comme fil conducteur pour raconter à l’enfant le cycle de vie d’une chenille, jusqu’à ce qu’elle devienne papillon, et se met au service d’apprentissages élémentaires tels que le dénombrement et l’acquisition de mots de vocabulaire. La forme répétitive du texte – la chenille mange…mais elle a encore faim! – est rapidement saisie par le tout-petit qui, pour cela, se plait aussitôt à participer lui aussi à la narration du récit.
  • son thème: cette histoire, c’est celle de la métamorphose, celle du passage de l’enfance à l’âge adulte qui, ici, est dépeinte d’une manière tout à fait positive: la vie commence dans un état de grande vulnérabilité et, peu à peu, l’enfant se construit jusqu’à ce qu’il vole un jour de ses propres ailes et devienne un adulte abouti et épanoui.

Un excellent apport pour stimuler les compétences langagières suivantes:

  • le vocabulaire:
    • des aliments – les fruits, mis en opposition avec les friandises;
    • des couleurs: la pomme rouge, les poires vertes, les prunes bleues, les oranges…oranges!
    • des jours de la semaine
  • les concepts de base:
    • de quantité: un, un peu, beaucoup, trop
    • de grosseur: petite vs grosse
  • le dénombrement et la compréhension de la question combien
    • du lundi au vendredi, la chenille ajoute chaque jour un nouvel aliment à son régime: 1 pomme le lundi, 2 poires le mardi, 3 prunes le mercredi , 4 fraises le jeudi et 5 oranges le vendredi. Le samedi, c’est jour d’excès: elle se gave de 10 aliments dont la majorité est constituée de friandises. Chaque aliment ingéré par la chenille se voit transpercé d’un trou et le texte ne manque pas de le souligner à l’enfant au terme de chacune des pages, chaque fois de la même façon: «Le lundi, elle croque dans une pomme. Elle y fait un trou. Le mardi, elle croque dans deux poires. Elle y fait deux trous […] Le vendredi, elle croque dans cinq oranges. Elle y fait cinq trous». L’image, dans un rapport de redondance qui rappelle presque l’imagier, illustre alors exclusivement ce qui est dit dans le texte,  permettant à l’enfant de porter toute son attention sur les aliments troués et mis en rang pour être plus aisément dénombrés.
  • la production de phrases simples:
    • cet album est parfait pour soutenir l’enfant qui commence à s’exprimer par des phrases: toujours le même sujet (la chenille), le même verbe (croque…ou mange si on souhaite utiliser un verbe plus simple), et on s’amuse à faire varier l’objet direct (l’aliment ingéré). Ex. «La chenille mange une pomme»; «La chenille mange des fraises», « La chenille mange un gâteau», etc.
    •  pour les enfants qui tendent à omettre le verbe avoir dans la locution verbale «il/elle a faim», c’est également une bonne occasion de travailler cet aspect puisque «[la chenille] a encore faim» à plusieurs reprises dans l’histoire.
  • le pronom personnel «elle»: 
    • la chenille est l’unique personnage de l’histoire, qui offre donc plusieurs occasions de stimuler l’usage du pronom personnel féminin «elle».
  • l’anticipation simple:
    • le caractère répétitif du texte nous permet rapidement d’inviter le tout-petit à narrer l’histoire avec nous en l’incitant à compléter notre énoncé au tournant de chaque page. Puisque la chenille mange, mais qu’elle a chaque fois encore faim, nous n’avons en effet qu’à initier la dernière phrase de chaque page pour induire la suite chez l’enfant: Ex. ADULTE: «Le mercredi, elle croque dans trois prunes. Elle y fait trois trous. MAIS…» ENFANT: «…elle a encore faim!»
  • le discours narratif:
    • Un excellent livre pour introduire le tout-petit à la grammaire du récit! Chaque élément essentiel à cette dernière (quand, qui, où, problème, solution, dénouement) y est clairement défini: Un dimanche matin, une chenille voit le jour sur une feuille. Elle a faim, alors elle mange. Finalement, elle se construit un cocon et se transforme en beau papillon.
  • la production des sons de la parole:
    • le phonème /ch/ en début de mot, avec le mot chenille qu’on peut utiliser à chaque page.
    • la consonne fricative /f/ en début et fin de mot, avec le mot faim, qui revient presque à chaque page, mais aussi feuille et oeuf.
    • le groupe consonantique /tr/ avec le mot trou, qui est lui aussi au centre du récit.
    • le groupe consonantique /kr/ avec le mot croque, également récurrent dans l’histoire.

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Pour se le procurer

Julie Marcotte

Rédactrice

Julie Marcotte

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